SAINT-DENIS : QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES
Céphalophore. Saint Denis, martyr décapité, portant sa propre tête
Vers 250 : Martyre de Denis, évêque évangélisateur chrétien de Lutèce, sur la butte Montmartre. Il est inhumé au vicus Catulacensis, le futur Saint-Denis.
460-480 : L'aristocrate parisienne Sainte-Geneviève fait construire ou agrandir la basilique de Saint-Denis.
Basilique de Saint-Denis © Parisii.fr
Fin du Ve siècle : Les aristocrates francs choisissent Saint-Denis comme lieu de sépulture favori.
Crypte archéologique de Saint-Denis © Parisii.fr
832 : Première mention du Croult, canal aménagé par les moines pour alimenter l'abbaye en eau, en dérivant une partie des eaux du Rouillon à Dugny, à 6 kms en amont de Saint-Denis.
869 : Charles le Chauve, abbé laïque de Saint-Denis, fait entourer le monastère d'une enceinte de pierre et de bois pour le défendre contre les Vikings. Cette enceinte disposait d'une poterne et de 3 portes : la porte Basoin (au nord-est), la porte Compoise (à l'entrée de l'actuelle rue de la République) et la porte de la Boucherie (au croisement des actuelles rues de la Boulangerie et des Boucheries). L'Îlot Cygne se situe entre ces deux dernières portes.
Charles le chauve
XIIe-XIVe : Saint-Denis connaît une période de prospérité. L'enceinte carolingienne n'a plus lieu d'être. Les fossés s'envasent et sont progressivement remblayés. L'Îlot Cygne, qui se trouvait à la périphérie du bourg à l'époque carolingienne, devient alors un quartier au sein de la ville.
XVIIIe : Des manufactures sont créées à Saint-Denis, signant l'acte de naissance de l'industrie textile (manufactures de cuirs et d'impressions sur étoffe).
1789 : Supression des communautés religieuses.
1794 : Saint-Denis est rebaptisée Franciade. Exhumation des corps des rois de France de la basilique puis transfert dans une fosse commune.
XIXe siècle : Industrialisation rapide de Saint-Denis grâce à l'accès facile aux nappes phréatiques et aux terrains bon marché, hors des barrières d'octroi parisien. Prédominance de l'industrie textile : 1 fabrique de tissu, 2 imprimeries sur étoffe, 10 lavoirs de laine ou ateliers de blanchissement. Industrie chimique en lien avec l'industrie du textile mais aussi métallurgie.
A l'îlot Cygne : le linge de la bourgeoisie parisienne était lavé à Saint-Denis, sur les bords du Croult, dont la qualité de l'eau était reconnue. Les lavoirs de l'Îlot Gygne sont les derniers témoignages de cette activité.
Maison des Arbalétriers © Topic Topos
Années 1860 : Etablissement d'une manufacture d'impression sur étoffes dans l'impasse des Boucheries, renforçant la spécificité artisanale de l'îlot. Le séchoir - baptisé Maison des Arbalétriers - aujourd'hui réhabilité, date vraisemblablement de la fin du XIXe siècle. Il est relié au lavoir par un passage établi sur le Croult.
Travaux de la manufacture. Séchoir de Jouy-en-Josas
© Josette Brédif.
Années 1950 : Assèchement du Croult par l'interruption de la prise d'eau à Dugny.
Lavoirs sur le Croult. © BNF / Cabinet des Estampes